le 19/06/2011 à 00:00
Par Erwan Quéré
Téhéran se moque bien des sanctions internationales prises à l’encontre de ses dirigeants, pour cause de vrai-faux programme nucléaire civil. Exhibant au monde entier les essais de ses nouveaux lanceurs à très longue portée tout en niant son acharnement à vouloir s’équiper d’armes atomiques, l’Iran sait qu’il est à l’abri d’une intervention militaire extérieure. Hormis, peut-être, de frappes aériennes de la part d’Israël, que la perspective de voir un voisin aussi hostile posséder « la » bombe rend de plus en plus nerveux. Empêtrées dans les conflits afghan et libyen, mais aussi déployées au Pakistan, en Irak, au Liban, en Côte d’Ivoire… les forces armées occidentales ne peuvent se permettre d’ouvrir un nouveau front, qui plus est contre une armée puissante et très bien équipée !
Les aspirations du peuple iranien ne pourront se concrétiser que de l’intérieur. Mais l’opposition politique y est muselée, incarcérée, torturée. Et la violente répression des manifestations, à la suite de la très contestée réélection du président Ahmadinejad en 2009, a mis fin aux illusions de la jeunesse, notamment.
Hors-la-loi dans son pays et contrainte à l’exil depuis trente ans, l’Organisation des moujahidines du peuple iranien, qui prône la lutte armée, a longtemps été classée comme mouvement terroriste par l’Occident. Mais depuis deux ans, l’Union européenne l’a sortie de cette liste noire, et les États-Unis pourraient bientôt faire de même, aux dires de certains hommes politiques américains. Libres de leurs mouvements, les Moujahidines trouveront peut-être, alors, les ressources nécessaires pour importer le printemps arabe dans leur pays et renverser la dictature des ayatollahs…
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