HUFFINTON POST, 7 mai 2011 – Dans son discours le mois dernier sur les changements considérables au Moyen-Orient, le président Obama a fait allusion aux « cris de la dignité humaine...qui sont entendus dans l'ensemble de la région » et a déclaré que « la question qui se pose à nous est de savoir le rôle que jouera l'Amérique alors que cette histoire se développe ».
L'évincement de plusieurs dictateurs lors de ces derniers mois, le dernier étant Ali Abdullah Saleh au Yémen, et les appels à la démocratie retentissant à travers la région, sont des signes évidents que le changement est inévitable. C'est en partie la raison pour laquelle le président a souligné qu’ « il ne doit faire aucun doute que les États-Unis d'Amérique se réjouissent du changement qui sert l'auto-détermination et font avancer les occasions ».
Ce type d'attitude louable, doit cependant inclure également des appels à un véritable changement démocratique en Iran. Les États-Unis doivent faire bien plus pour soutenir les « cris de la dignité humaine » en Iran, puisqu'ils ne se réjouissent pas autant, peut-être involontairement, du type de changement fondamental qui servira la cause de l'autodétermination du peuple iranien.
Le régime iranien est un État répressif et totalitaire, qui viole systématiquement et de façon barbare les droits les plus fondamentaux et universels du peuple iranien. Non seulement il brutalise le peuple iranien, mais il tente également d'exploiter les troubles au Moyen Orient élargi et en Afrique du Nord. Par conséquent, l'approche américaine vis-à-vis de l'Iran est doublement cruciale, en raison des profondes dimensions régionales.
Le peuple iranien a fait preuve d'un courage extraordinaire face à cette barbarie. Les soulèvements de 2009 dans l'ensemble du pays ont sérieusement ébranlé l'emprise du régime sur le pouvoir. En effet, comme l'a déclaré M. Obama, nous devons « nous souvenir que les premières protestations pacifiques au sein de la région ont eu lieu dans les rues de Téhéran ». Cependant, les protestations ont besoin du pouvoir de dirigeants organisés et compétents.
Le président a déclaré que les États-Unis continueraient de soutenir que le peuple iranien mérite ses droits universels. Cependant, la rhétorique seule ne suffira pas. Nous nous souvenons que les premières protestations pacifiques ont eu lieu en Iran mais nous nous souvenons également que les États-Unis n'ont pas saisi cette occasion d'arranger une politique qui n'a, de toute évidence, guère permis de limiter la menace iranienne ou de soutenir les aspirations du peuple. Au contraire, la politique en vigueur a malheureusement aidé involontairement le régime, notamment en désignant injustement la principale opposition comme « terroriste».
Pour essayer d'engager le dialogue avec Téhéran, le Département d'État a inscrit sur sa liste noire les principaux opposants au régime, les Moudjahidine du peuple (OMPI). Le groupe, qui est le mouvement de résistance le plus organisé à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran, et à qui est attribuée la dénonciation du programme nucléaire du régime en 2002, est une épine dans le flanc des mollahs depuis trois décennies. La limitation de ses activités a été une exigence essentielle et une priorité pour le pouvoir.
Mais en dépit des tentatives des États-Unis pour encourager des politiques plus responsables de la part de Téhéran – ce qui n'aurait bien évidemment jamais dû se produire à un tel coût pour le peuple iranien et l’OMPI – le régime a défié la communauté internationale et a brutalement réprimé son propre peuple, justifiant ses actes, dans de nombreux cas, par cette même étiquette apposée à l’OMPI par les États-Unis.
Par conséquent, non seulement l’OMPI a subi tout le poids d'un acte de répression atroce en Iran mais ses avoirs ont aussi été gelés aux États-Unis, ses activités ont été sévèrement restreintes, la participation de ses partisans au débat public sur l'Iran a été bloquée injustement, et ses membres au sein du camp d'Achraf, en Irak, ont été perpétuellement harcelés par un gouvernement profondément solidaire de Téhéran.
Les alliés de l'Amérique de l'autre côté de l'Atlantique ont retiré le groupe de leurs listes après que plusieurs tribunaux très en vue aient innocenté l’OMPI des accusations de terrorisme. La désignation a, c'est le moins qu'on puisse dire, éloigné les États-Unis de ses alliés, de ses idéaux, et de ses lois. À présent, pour la première fois, l'administration d'Obama aura l'occasion de mettre fin à la désignation retenue par les administrations précédentes. Mais le Département d'État a jusqu'ici retardé le retrait de la liste de l’OMPI même si la décision d'une cour d'appel américaine a jeté un doute considérable sur ses éléments preuves, suggérant vivement l'annulation de la désignation.
L’OMPI a un vaste soutien social en Iran, comme en atteste sa capacité à accéder aux secrets d'État les mieux gardés concernant le programme nucléaire du régime et le terrorisme. Elle est bien organisée et prête à mener une opposition vaste et profondément ancrée contre un régime de plus en plus vulnérable mais dangereux.
En plus de faire pression sur le régime au travers de sanctions et d'offrir un soutien moral aux demandes légitimes du peuple iranien, les États-Unis devraient suivre une double approche pour traiter avec l'opposition. Premièrement, un large groupe bipartite de membres du Congrès pensent que le Département d'État devrait retirer l’OMPI de sa liste. Environ 80 d'entre eux ont coparrainé la résolution H.Res.60, appelant au retrait de l’OMPI. De plus, des dizaines de hauts responsables des trois dernières administrations ont demandé le retrait du groupe de la liste, parmi lesquels trois ancien chefs d'état-major des armées, le général James Jones, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Obama, l'ancien gouverneur Bill Richardson, Howard Dean, ancien président du Pari Démocrate, le général Wesley Clark, ancien commandant suprême des Forces alliées en Europe ainsi que l'ancien directeur du FBI Louis Freeh. Dans un récent symposium à Washington, l'ancien ministre de la Justice Michael Mukasey a réitéré cet appel. « Il est plus que temps pour ce pays d'agir selon ses principes, de retirer l’OMPI de la liste et ainsi d'encourager ces personnes en Iran qui luttent pour un changement de régime », a-t-il déclaré.
Deuxièmement, les États-Unis devraient assurer la protection des 3 400 membres de l’OMPI au camp d'Achraf qui sont brutalement réprimés par le gouvernement irakien pro-Téhéran. La population d'Achraf est une source d'inspiration pour les jeunes militants en Iran. En avril, des milliers de soldats irakiens ont pris d'assaut le camp sur l'ordre d'un régime prêt à tout pour réfréner la contestation populaire en Iran, tuant 35 personnes et en blessant des centaines, lesquelles sont toutes privées de soins médicaux de base. Les résidents d'Achraf doivent être protégés pour des raisons à la fois morales et juridiques, notamment parce que Washington a signé des accords écrits avec les résidents leur promettant une protection.
Les enjeux sont trop importants dans un Moyen-Orient agité pour permettre à un Iran doté de l'arme nucléaire d'exploiter un vide du pouvoir. Les États-Unis devraient au moins habiliter les forces démocratiques en supprimant les obstacles qui ne profitent à personne d'autre qu'à des tyrans qui disparaissent. C'est là que convergent avec force les intérêts à long-terme d'une région pleine d'espoir et d'un Occident inspiré.
Ali Safavi, membre du Parlement iranien en exil et Président de Near East Policy Research.
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Friday, 10 June 2011
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